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La terre est notre soleil

La terre est précieuse. La respecter et la protéger est un acte vital. Elle doit subvenir à nos besoins ainsi qu'à ceux de nos enfants à qui nous la transmettons.
Or, de graves erreurs ont été commises, depuis l'après-guerre, au nom de la productivité agricole et des risques de pénurie alimentaire. Certaines conséquences ont été mises dramatiquement en lumière : pollution des nappes phréatiques, veaux aux hormones, vache folle... D'autres conséquences sont, à plus long terme, tout aussi néfastes : désertification des campagnes, produits standardisés et sans goût, disparition des traditions régionales.
Une prise de conscience générale s'opère aujourd'hui en faveur de la santé de l'homme, de la qualité de l'environnement et du rôle des agriculteurs, grâce à une agriculture plus attentive à la pérennité de la terre nourricière, au respect de l'environnement et au goût des aliments.

Du "toujours plus" au "trop, c'est trop"

Au cours des 50 dernières années, l'agriculture a accompli plus de progrès techniques qu'au cours des 50.000 années précédentes. Les outils à main et les animaux de trait n'existent plus que dans les livres et les souvenirs.
Désormais, un seul homme, équipé de puissantes machines, est capable de gérer une exploitation de 200 hectares.
La productivité atteint des niveaux records. Un chiffre : en 1950, le rendement moyen du blé était de 18 quintaux à l'ectare. Aujourd'hui, il tourne autour des 70 quintaux, avec des pointes de 130.
La France est la deuxième puissance exportatrice agricole du monde. Des années de carence de l'après-guerre, nous sommes passés aux années de surproduction.
Cette fantastique course à la productivité a apporté ses bienfaits : produits plus nombreux, moins chers et de bonne qualité.
Elle a aussi apporté ses méfaits : atteinte à l'environnement, épuisement de la terre, risques pour la santé de l'homme.
Des solutions commencent à être trouvées. Mais la course ne cessera pas. Car l'agriculture conserve sa mission de toujours : nourrir la population mondiale. Pour atteindre cet objectif, au cours des 50 prochaines années, elle devra tirer du sol plus de denrées alimentaires qu'elle n'en a produit depuis l'apparition de l'Homme sur la terre.

La campagne devient-elle un désert ?

En France, les agriculteurs en activité sont déjà moins de 750.000 pour quelques 500.000 exploitations. En 1970, ils étaient environ 200.000. En 2005, une simple extrapolation prévoit qu'ils seront moins de 300.000.
Cette courbe n'est pas inéluctable.
D'ailleurs depuis 1982, la population rurale est en augmentation. Beaucoup de gens qui conservent leur travail en ville préfèrent habiter à la campagne.
Les agriculteurs diversifient leurs activités et investissent le secteur du tourisme "vert". Dans certaines régions, ils contribuent à l'entretien des espaces naturels.

Plus de produits mais moins de qualité ?

Avec l'abondance et pour mieux satisfaire les attentes, les producteurs ont privilégié davantage l'aspect et la conservation des produits que leur goût. Souvent, les fruits et légumes sont cueillis avant maturité pour pouvoir être vendus au bon moment : ils y perdent en saveur.

Fruits et légumes pollués ?

L'objectif de rentabilité a conduit à une utilisation excessive des engrais et des pesticides. Même s'il n'est pas prouvé que ces produits chimiques nuisent à la qualité des plantes et des fruits, ils polluents néanmoins les sols dont ils détruisent les micro-organismes nécessaires à la bonne santé des récoltes. Emportés par les pluies, ils vont polluer les nappes d'eau potable.

Produits animaux : d'où vient le risque ?

Veaux aux hormones, surdoses d'antibiotiques, vache folle : plusieurs affaires dramatiques ont troublé la confiance.
La science est à l'origine des innovations techniques mais elle n'en contrôle pas l'application sur le terrain : elle n'a pas, à elle seule, le pouvoir d'éliminer tous les risques. C'est à la société entière - pouvoirs publics et citoyens, producteurs, distributeurs et consommateurs - d'assumer collectivement ses responsabilités.

L'agriculture à l'âge de raison

Produire mieux

Les agriculteurs français ont gagné la bataille de la quantité, ils entament aujourd'hui celle de la qualité et de la réduction des nuisances liées à l'agriculture intensive.
Cette démarche appelée agriculture raisonnée, allie toute l'expérience du passé aux connaissances et techniques les plus récentes et requiert un effort de formation considérable.
Cet effort, qui touche l'ensemble des agriculteurs, est prometteur pour l'avenir, mais il prendra du temps.

L'agriculture "raisonnée", base d'une agriculture durable

Grâce à une approche globale de l'entreprise agricole dans son cadre naturel, l'agriculture raisonnée permet de concilier ce qui était parfois considéré comme incompatible :
- des productions de qualité, régulières, à des prix acceptables pour le consommateur ;
- la préservation du milieu naturel ;
- la rentabilité de l'exploitation, indispensable à la survie de l'agriculteur.

L'engrais au bon moment

L'efficacité d'un engrais diminue à mesure que les quantités déversées augmentent.
L'agriculteur commence par évoluer les carences du sol et calcule la dose optimale de fertilisant. Pour répandre l'engrais, il choisit le moment précis où les cultures en ont besoin. Grâce à ces précautions, les produits chimiques de synthèse, notamment l'azote, sont consommés directement par la plante et présentent moins de risques de pollution pour les réserves d'eau potable.

Protection : techniques dures et techniques douces

La lutte contre les mauvaises herbes et contre les ravageurs (insectes, acariens, champignons, nématodes, mollusques...) observe 5 règles fondamentales :
- limiter l'emploi des produits polluants ;
- limiter les quantités de produits chimiques afin de ne pas développer les résistances des nuisibles ;
- tolérer la présence de mauvaises herbes et de ravageurs, jusqu'à un seuil acceptable, afin d'inciter les cultures à développer leurs propres résistances ;
- compléter ou remplacer les techniques chimiques dures par des techniques plus douces : la rotation des cultures, pour affaiblir la vitalité des mauvaises herbes ;
- employer des prédateurs naturels : la coccinelle est utilisée contre le puceron ; un microbe, le bacillus thuringiensis, permet de lutter efficacement contre la pyrale du chou et d'autres parasites.
L'agriculture raisonnée intègre tous les moyens de lutte, naturels et chimiques, tout en favorisant les traitements naturels.

Agriculture biologique : le choix d'une qualité

Des enquêtes récentes montrent que le mot "biologique" est souvent confondu avec le mot "diététique".
Il n'y a pas de lien entre "biologique" et "diététique".
L'agriculture biologique est un mode de production agricole, aujourd'hui parfaitement défini, réglementé et contrôlé.
Ses principes, s'appliquant aux végétaux et aux animaux, sont respectueux des équilibres écologiques, de la fertilité des sols, de l'environnement et du bien-être des animaux (rotation des cultures, choix des variétés adaptées au terrain et au climat, interdiction de l'élevage en claustration, etc.).
Les produits autorisés pour la fertilisation, la lutte contre les insectes et les maladies sont dûment répertoriés.
Les engrais chimiques, les herbicides, les insecticides, les fongicides de synthèse sont interdits.
La reconversion à l'agriculture biologique exige un délai de deux ou trois ans, temps nécessaire à l'épuration des sols de leurs résidus de produits chimiques.

Fertilisants naturels

L'agriculture biologique recourt, de préférence, à la fumure organique : fumier issu des élevages, guano, algues marines, débris végétaux. Les matières organiques fraîches doivent être compostées avant emploi, c'est-à-dire soumises à un processus particulier de fermentation à l'air libre.
La technique des engrais verts est largement pratiquée : elle consiste à cultiver des plantes aptes à fixer l'azote et à mobiliser les réserves minérales de la terre, puis à incorporer ces cultures dans le sol. Certains minéraux inscrits sur une liste officielle peuvent être utilisés en appoint.

Respect de la terre

Les labours restent peu profonds, ce qui permet d'aérer le sol sans le retourner et de ne pas enfouir les matières organiques fraîches.
L'agriculteur limite le nombre de passages et choisit d'intervenir au moment propice.

Vivre avec les mauvaises herbes

Pour conserver aux plantes cultivées leurs résistances naturelles, l'agriculture biologique tolère la présence d'herbes indésirables au-dessous d'un certain seuil.
Des techniques préventives permettent de limiter les invasions de plantes adventices (plantes "sauvages" qui poussent sur des sols sans y avoir été semées) : alternance de cultures étouffantes et nettoyantes, pratique du faux semis qui fait germer les mauvaises herbes en vue de l'arrachage.
La méthode la plus sûre reste le désherbage manuel, mécanique ou thermique.

Protections naturelles

La lutte contre les ravageurs cherche à freiner plutôt qu'à éliminer.
Elle intègre un grand nombre de méthodes naturelles, traditionnelles et nouvelles : sélection de variétés adaptées au terroir et naturellement résistantes, rotation des cultures, associations de plantes qui "s'entraident", utilisation de filets et de répulsifs, lâchers de prédateurs.
Certains insecticides extraits de végétaux (chrysanthèmes, légumineuses) sont tolérés. En cas de péril majeur pour les récoltes, l'agriculteur peut recourir à quelques produits industriels inscrits sur une liste officielle.

Elevage bio

L'élevage biologique se fonde en deux principes :
- la sélection de races adaptées aux conditions locales ;
- une alimentation issue de l'agriculture biologique.
Les animaux sont élevés le plus souvent possible à l'extérieur. Les bâtiments doivent satisfaire à des normes d'hygiène et de bien-être des animaux. Les mutilations (en particulier l'écornage des bovins) sont interdites. Pour la prévention et le traitement des maladies, l'agriculture biologique recourt aux médecines douces, sauf en ce qui concerne les vaccinations obligatoires.

Agriculture biologique : une qualité certifiée

Une activité très contrôlée

L'agriculture biologique doit déclarer son activité auprès de la Direction départementale de l'agriculture et de la forêt. Il observe une période transitoire de deux ou trois ans dite "de conversion" avant de déclarer ses cultures "biologiques". Il doit obtenir sa certification auprès d'un organisme agréé qui définit le cahier des charges et exerce les contrôles.
Pour la France, la certification est assurée par les organismes ECOCERT, QUALITE FRANCE et ASCERT qui répondent aux critères d'impartialité et de compétence définis au niveau européen.

Règles de transparence

Chaque année, l'agriculteur biologique doit communiquer son programme de cultures et établir une comptabilité détaillée des matières premières qu'il achète et des produits qu'il vend. S'il pratique l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle sur une même exploitation, il doit clairement séparer les parcelles et les lieux de stockage.

Produits transformés : de 50% à 95% bio

Les produits biologiques transformés doivent être constitués à 50% et bientôt à 70% au moins, d'ingrédients originaires de l'agriculture biologique.
- Certains ingrédients agricoles non issus de l'agriculture biologique sont autorisés. Leur nombre est strictement limité.
- Certains ingrédients non agricoles sont également autorisés. Il s'agit d'additifs alimentaires naturels, d'eau, de sels, de préparations à base de micro-organismes, de minéraux et de vitamines.

Transport sous haute protection

Les produits doivent être transportés sous emballage ou en conteneurs hermétiques pour empêcher tout mélange ou toute substitution. L'étiquette doit comporter toutes les mentions qui permettent d'identifier l'origine du lot.

Comment reconnaître un produit biologique ?

L'étiquetage des produits issus de l'agriculture biologique est soumis à des règles spécifiques selon le pourcentage d'ingrédients biologiques. Bio à plus de 95%
La mention "agriculture biologique" peut-être utilisée dans la dénomination de vente.

Bio à plus de 70%
La mention "agriculture biologique" n'est pas autorisée. L'étiquette indiquera, par exemple : "70% des ingrédients d'origine agricole ont été obtenus selon les règles de l'agriculture biologique".

Bio en conversion
Les produits agricoles non transformés et les denrées alimentaires composées d'un seul ingrédient d'origine agricole issu d'une exploitation en conversion peuvent porter la mention "conversion vers l'agriculture biologique".

La mention de l'organisme certificateur est obligatoire sur tous les produits issus de l'agriculture biologique.

Quelques chiffres

En France, la part de consommation alimentaire bio est encore très faible : moins de 0,5% de la consommation globale.
De même, la surface cultivée bio est très modeste à ce jour. Elle représente, en moyenne, à peine 0,3% des surfaces totales cultivées.
Le nombre de producteurs ayant entamé une démarche biologique est d'environ 3.500. Sur tous ces critères, la France est en retard par rapport à certains autres pays européens.

A.B. : Agriculture biologique

Le logo A.B. garantit qu'un aliment contient en moyenne 95% d'ingrédients venant de l'agriculture biologique. C'est l'unique garantie d'un achat biologique. Le logo est la propriété du Ministère Français de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation.